Papa et maman Fanga ont longtemps attendu un enfant qui a fini par arriver. Le nouveau né a la peau bleue, de la tête au pied, au grand désarroi de ses parents qui ne se l’expliquaient pas.
Pour éviter de l’exposer aux regards insistants ou aux railleries, le père monte une sorte de clôture de bambou. Sauf que comme tous les enfants de son âge, il est curieux d’explorer son environnement. Le petit garçon bleu finit par se sauver de la case couleur piment, la maison qui l’a vu naître. Le voici confronté à ce que redoutaient ses parents. Il attire des regards loin d’être bienveillants. Cela dit, le garçon bleu a de la ressource et n’entend pas se laisser faire.
Le petit garçon bleu aborde les différences d’apparence entre les êtres humains. Principalement le racisme, cette maladie qui fait de nombreux dégâts chez les adultes. L’auteur nous montre combien la couleur de la peau peut être un infime détails. Le petit Fanga est bleu, mais certains de ses amis sont jaunes, d’autres noirs… Un peu comme le chocolat qui peut prendre plusieurs nuances de couleur.
Être différent n’a rien d’anormal, c’est le propre des êtres humains. Cela n’empêche en rien une cohabitation saine et agréable. La répétition du groupe de mot “un enfant comme les autres” vient marteler à l’esprit du lecteur (enfant comme adulte) qu’au delà de sa couleur, même flagrante, il est un enfant. C’est le plus important. On peut jouer avec lui sans se salir comme en ont conclu les enfants du village.
Il n’y a non plus aucune raison de se cacher à cause de sa couleur, elle n’est pas un handicap. Je regrette cependant que le petit garçon bleu n’ai pas de prénom dans le livre. Ça aurait l’idéal pour le rendre ”normal”. Au lieu de le désigner par sa couleur de peau sans cesse. D’autant que tous les autres enfants en ont.
Vous le devinez, dans ce livre, Fatou Keita s’adresse non seulement aux tout-petits mais aussi aux adultes. Certains d’entre eux continuent de juger à la couleur de peau et ce même en 2020. Ils devraient tenter la thérapie façon philosophie du Petit garçon bleu.
Le petit garçon bleu édité par Nei Ceda en collaboration avec Edicef a bénéficié d’une seconde édition en 2011. En librairie, j’ai opté pour la première édition pour partager avec mon fils le sentiment que j’ai pu avoir lorsque je l’ai reçu dans l’enfance. Le Petit Garçon Bleu a permis à l’auteure de remporter le Premier prix du concours de littérature africaine pour enfant de l’ACCT en 1994. Mention Honorable au Prix UNESCO 1997 et Prix d’Excellence de la République de Côte d’Ivoire pour la culture.
Magloire Gilbert Abale
•10 mois ago
Merci une fois encore pour le coup d’œil sur le prénom. Mais c’était certainement une manière pour l’auteur d’insister sur le cas de ce petit garçon bleu.
Super résumé qui donne envie.
Merci