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Philippe Pango écrit Ô Dieux en 2016, qui est ensuite publié par les Classiques Ivoiriens. C’est un roman qui s’étend sur 204 pages. Initialement, Ô Dieux était un chapitre du premier roman de l’auteur, Terminal (Les classiques Ivoiriens, 2013, 111 pages). Il y était intitulé « l’enfant vaudou ». Philippe Pango l’a finalement réservé et retravaillé pour en faire un livre, 3 ans plus tard. Pour sa seconde œuvre, l’auteur est fidèle non seulement à sa maison d’édition, les Classiques Ivoiriens, mais aussi aux thèmes du voyage et de la spiritualité.
Quelques faux pas !
Le personnage principal est présenté d’une part comme un homme noir et fier de son appartenance à l’Afrique. C’est pourtant le même homme qui rêve, une phrase plus loin, de s’envoler vers l’occident. « Assis dans le minibus, JB regardait ce spectacle rêvant d’une Afrique jouant les premiers rôles dans le concert des nations. Un jour peut-être visiterai-je un pays occidental, pensait-il ». Page 13. Ces deux phrases, étant contradictoires, ne sauraient être associées dans le même paragraphe.
D’autre part, il présente Jean Baptiste comme un bon soldat « JB a toujours exécuté de manière irréprochable les missions qui lui étaient confiées » page 14. A ce titre, il est censé savoir qu’on ne s’enfuit pas en tournant le dos à un ennemi armé, à quelques pas de soi. C’est cependant ce qu’il fait à la page 13 « Ce tic durant à peine un quart de seconde fut plus que suffisant pour JB. Sautant sur l’occasion, il se retourna instinctivement et pris ses jambes à son cou. »
Enfin, aux pages 26-27, parlant de Jean Baptiste, Philippe Pango est élogieux « Tu seras l’arbre de la forêt, la poussière de la savane, les feuilles des champs. Tes ennemis te chercheront en vain… Même le roi de la forêt volera à ton secours. » Mais, si le soldat Jean Baptiste est parvenu à faire corps avec la nature, à devenir invisible face à ses ennemis, comment aurait-il encore besoin d’un probable secours du Roi de la Forêt ? Quelques incohérences notées dans la construction du personnage principal.

Spiritualité africaine contre religion occidentale
Dans les faits, le personnage principal a su compter sur ses rituels et esprits africains pour se sortir d’affaire, tandis qu’au soldat américain, la religion n’a été d’aucun secours. (En tant qu’habitant de Vidor, il était attaché à des versets bibliques favorables au racisme et à l’esclavagisme).
D’un autre point de vue, l’auteur précise que les textes cités dans les cultes à Vidor constituent des traductions falsifiées « Ces textes sacrés, tordus et reformulés à dessein » page 40. Sans doute pour dédouaner la religion Chrétienne mais ce qu’il en ressort c’est plus son manque d’authenticité que le fait elle n’ait été victime de mauvaise traduction. Les versés controversés sélectionnés par l’auteur à la page 40 (Exode 33 v.16, Lévitique 20 v24, Josué 23 v12-13, Deutéronome 7 v3, proverbes 23 v7, psaume 144 v11-12 ou encore l’infâme Osée 5 v6-7) figurent encore aujourd’hui dans la bible. Pourquoi donc les vrais textes ne viennent-ils pas les remplacer ?
La Bible véhicule aussi des valeurs d’amour du prochain tels que formulés dans Jean 13 :34-35 ; 1 jean 4 :11 ou encore des valeurs d’unité Jean 17:21. C’est dire que le raciste et le génocidaire peuvent se réclamer adepte de la chrétienté au même titre que les guides se proclamant disciples du Christ. Etrange !
A cela s’ajoute le fait que plusieurs penseurs dénoncent, de plus en plus le détournement par la religion chrétienne des symboles de la spiritualité africaine. Par exemple, l’image de la page 190 représente la divinité vaudou des mères et des enfants Ezili Danto. Or celle-ci ressemble étrangement à l’image de la vierge Marie et son fils Jésus Christ dans la religion chrétienne. Pour ne citer que cet exemple ci.
Qui donc des africains ou des européens sont les usurpateurs d’une spiritualité étrangère, mais aussi totalement plagiée ? Où sont les véritables textes bibliques ? existent-ils vraiment ?
1 Comment
vanessa alabi
8 avril 2020 at 12:18Thanks, can you read in french ?